The Guardian

BTS : les managers du groupe coréen s'excusent pour les photos nazies
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Big Hit Entertainment a déclaré qu'elle n'avait « aucune intention de causer de la détresse ou de la douleur » lorsque l'un des membres a posé dans une tenue offensante

Justin McCurry à Tokyo
Mer 14 nov. 2018 04.29 CET

L'agence représentant le groupe de K-pop BTS a présenté ses « sincères excuses » à la suite d'une dispute au sujet de photographies montrant un membre du groupe portant un chapeau d'inspiration nazie et un autre un t-shirt qui semblait célébrer les bombardements atomiques du Japon.

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, Big Hit Entertainment a déclaré qu'elle n'avait « aucune intention de causer de la détresse ou de la douleur » aux personnes touchées par les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki quelques jours avant la capitulation du Japon le 15 août 1945 - une date que les Coréens célèbrent comme leur libération du régime colonial japonais.

Le groupe, qui a débuté sa tournée au Japon mardi dans un Tokyo Dome à guichets fermés, a vu sa participation à la télévision japonaise annulée la semaine dernière à cause d’une photo de 2017 sur laquelle on voyait Jimin, membre de BTS, portant un T-shirt commémorant la libération de la Corée sur lequel figurait l’image d’une bombe nucléaire en train d’exploser.

Big Hit a déclaré que le T-shirt n’était pas destiné à offenser mais a présenté ses « sincères excuses non seulement pour ne pas avoir pris les précautions qui auraient pu empêcher le port de tels vêtements par notre artiste qui ont involontairement infligé de la douleur à toute personne affectée par l’utilisation d’armes atomiques, mais aussi à toute personne qui aurait pu ressentir de la détresse et de l’inconfort en voyant l’association de nos artistes avec des images liées aux bombardements atomiques ».

Plus tôt cette semaine, le Centre Simon Wiesenthal, une importante organisation juive de défense des droits de l’homme, a critiqué le groupe à cause d’une photo montrant le membre du groupe RM portant une casquette portant le symbole des Unités Tête de Mort – des organisations SS qui administraient les camps de concentration nazis. Le centre a également fait référence à des images de membres du groupe posant devant le mémorial de l’Holocauste à Berlin.

Le doyen associé du centre, le rabbin Abraham Cooper, a accusé le groupe de « se moquer du passé », ajoutant : « Il va sans dire que ce groupe, qui a été invité à s’exprimer à l’ONU, doit des excuses au peuple japonais et aux victimes du nazisme. »

Big Hit a déclaré qu’il assumait l’entière responsabilité « de ne pas avoir fourni le soutien nécessaire et attentif à notre artiste qui aurait pu éviter ces problèmes », ajoutant que les membres du groupe n’étaient « en aucun cas responsables » de la controverse.

Cooper avait également critiqué une performance de 2017 au cours de laquelle BTS était monté sur scène en agitant des drapeaux qui, selon lui, étaient « étrangement similaires » à la croix gammée.

En réponse, Big Hit a déclaré que cette routine, lors d’un concert en l’honneur de l’artiste coréen Seo Taiji, était destinée à faire un commentaire sur le système éducatif rigide de la Corée du Sud et que les drapeaux n’avaient « aucun rapport avec le national-socialisme ».

L’agence a déclaré avoir présenté ses excuses aux associations de survivants de la bombe atomique au Japon, tandis que le Centre Simon Wiesenthal a déclaré qu’il saluait ces excuses.

Jimin du groupe BTS a évoqué la controverse lors de leur concert à Tokyo mardi. « Mon cœur souffre vraiment… non seulement l’armée [comme sont connus collectivement les fans du groupe BTS] mais aussi de nombreuses personnes dans le monde ont dû être surprises et préoccupées par les récentes controverses », a-t-il déclaré, selon le Korea Times.

« Je n’oublierai jamais notre premier concert au Tokyo Dome. Je suis si heureux d’être ici avec vous. J’espère que vous ressentez la même chose. »